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Photo du rédacteurNathalie Audin

Edmond, d’Alexis Michalik au Théâtre de la Licorne à Cannes

Dernière mise à jour : 7 août


Vendredi 10 février 2023 

Publié sur le site : Resonances Lyriques Org

Edmond © Alejandro Guerrero


Un soir de juin 2021, à Cannes, alors que les spectacles reprennent leurs droits après une longue diète covidienne, un homme invite une femme, rencontrée furtivement lors d’une soirée mondaine, à voir une pièce de théâtre : Edmond, d’Alexis Michalik, par la troupe Russalux au théâtre de la Licorne. Les deux protagonistes échangent leurs impressions à la tombée du rideau. 


L’homme, enthousiaste.

Alors, comment avez-vous trouvé la pièce ? 


La femme

Bien ! 


L’homme

Bien ? 


La femme 

Bien ! 


L’homme

C’est tout ? 


La femme, surprise de la question posée.

Oui. 


L’homme

« Bien » !?  C’est tout !!!??? C’est tout ce que vous trouvez à dire ? 


La femme , le voyant se décomposer, tente de le rassurer.

Euh… non, non, je voulais dire : c’était… très bien ! 


L’homme, piqué au vif. 

Très bien !?  Ah oui !   « Très bien » ! Ça c’est le comble ! Cette charmante dame assiste à un spectacle, pour lequel elle est gracieusement conviée qui plus est, et tout ce qu’elle trouve à dire en sortant, c’est… « bien », voire  « très bien » si affinités !!! Ah ! non !  c’est un peu court, madame ! On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme…En variant le ton, par exemple, tenez :


Passionnée : « Quel rythme ! Quelle énergie ! Quel texte !  Quelle allure ! Quels costumes !  Quel aplomb ! Quelle verve !  Quelle surprise … En un mot : Quelle prouesse ! »

Humoristique : « C’était le meilleur spectacle de toute l’année, bien que ce fût le premier ! »

Illuminée : « J’en ai vu trente-six chandelles ! »

Blasée : « J’ai trop ri ! »

Romantique : « Edmond est définitivement un nom de génie. Alexandre Dumas s’en inspirait aussi pour son Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo. Malheureusement, je n’ai pas encore rencontré le mien… Où es-tu, mon Edmond?»

Nostalgique :  « Enfin un théâtre qui a su garder son âme originelle ! On n’en trouve plus de nos jours »

Acariâtre : « Ils doivent leur succès au contexte. Sans cette année d’arrêt du fait de la crise sanitaire, la pièce n’aurait jamais si bien marché ! »

Ambitieuse : « C’est dans cette troupe que je veux jouer ! »

Désabusée : « Rien de nouveau. On tourne en boucle. Mieux vaut applaudir le vrai Edmond. On ne copie pas un maître. On s’en inspire ! »

Fougueuse : « C’est grand ! C’est géant ! C’est gigantesque !  Que dis-je, c’est gigantesque : c’est un chef-d’œuvre!!!»

Fatiguée : « Trop d’énergie ! Trop de mouvement ! Toute cette agitation a perturbé mon doux délassement ! »  Handicapée : « Moi qui souffre de douleurs aux mains, j’ai applaudi avec force sans la moindre gêne ! »

Féminine : « Un pur bijou ! »

Prétentieuse : « Je vous réserve un article de ma veine, vous le méritez. »

Sensuelle : « Encore ! »

Conquise : « Monsieur, cette invitation si finement choisie, flatte mon cœur. Vous m’en voyez toute chose…»

Conquérante : « Ce jeune premier aime-t-il les roses ? »

Asthmatique : « Ça m’a donné de l’oxygène ! »

Rêveuse : « Vous m’avez parlé ? Pardon, j’étais encore sur scène… »

Têtue : « J’amènerai mon fils. Lui qui n’aime pas le théâtre, cette fois-ci, changera d’avis ! »

Émotive : « Du début à la fin de l’envoi, cette pièce me touche ! Je ris, je pleure, je mouche !… »

Littéraire : « Voulez-vous que ma plume vous prête ses égards ? Vous l’avez séduite ! »

Survivante : « J’avais le covid, cette pièce m’a guérie. Je me sens soudain mieux ! »

Admirative : (Il mime un personnage bouche bée).

Reconnaissante : « Monsieur, vous avez éclairé mon commun quotidien. Confiez-moi votre adresse que je vous rende hommage. »

Cavalière : « L’auteur de ce texte est-il en couple ? »

Enthousiaste : « Où se trouvent les loges que je félicite l’auteur de cet éloge ? »

Conventionnelle : « Je vais prendre un abonnement. Ce théâtre semble être une bonne pointure. »

Hyper-sensible : « Où suis-je ? Qui suis-je ? Où allais-je déjà ? »

Intellectuelle : « Où peut-on se procurer le texte de cette œuvre ? »

Renversée : « Que faire après un tel spectacle ? Se pendre ou s’engager ! »

Curieuse : « Je me demande à quelle source l’auteur puise son inspiration… »

Spirituelle : « Cette pièce est un don de Dieu ! »

Sportive : « Enfin une prestation qui a du muscle ! »

Idéaliste : « Vu le succès de la pièce, s’ils tournent encore cet été, ils en feront tous bientôt leur métier!»

Entreprenante : « Mesdames et messieurs, je vous engage ! »

Jalouse : « Ordinaire. Demain, il n’en restera rien. »

Espiègle : « Ciel, quel panache ! »   


Voilà ce qu’à peu près, ma chère, vous m’auriez dit

Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit. 


Ce disant, il lui rit au « nez » et s’enfuit.  


Un soir de février 2023, à Antibes, quelqu’une l’aurait vu inviter un homme, rencontré furtivement lors d’une soirée mondaine, à voir la dernière pièce d’Alexis Michalik : Une histoire d’amour, au théâtre Anthéa … Ils auraient, selon ses dires, embrassé du regard toute la scène du spectacle… 1


Nathalie AUDIN


1 Voir l’article Une histoire d’amour d’Alexis Michalik.




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1 comentário


Paul Buckland
Paul Buckland
16 de jul.

I think the text font needs to be clearer. Its a bit too light

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